Travailler en Argentine
Quand on pense au travail en Argentine, c’est souvent lié au chômage, à la pauvreté et à la difficulté de vivre au jour le jour avec un unique travail.
Le règne de l’inégalité
Il s’agit d’un des pays d’Amérique du Sud les plus prospères mais les disparités entre les plus riches et les plus pauvres sont encore très marquées. Elles sont renforcées par les périodes de récession auxquelles le pays doit faire face régulièrement. En 2016 par exemple la récession était de -1,8%. De plus ces périodes de récessions sont renforcées par la dépendance de l’Argentine aux matières premières.
Historiquement, les pays d’Amérique du Sud produisent les matières premières qui permettront aux pays du Nord industrialisés de transformer et vendre des produits à forte valeur ajoutée. Ce constat fait, il est donc nécessaire de prendre en compte le fait que le fonctionnement de l’Argentine est très différent de celui des pays occidentaux. D’abord, les notions de droit du travail et de revendications salariales sont peu développées dans une société où la priorité est d’améliorer ses conditions de travail. Le texte de droit du travail argentin est bien présent dans la loi, mais ses mentions peuvent sembler dérisoires voire intensifient les inégalités sociales. De plus, chaque région, chaque collectivité a sa propre adaptation de cette loi. Les habitants sont de fait capables de travailler énormément pour des emplois précaires et non sécurisés.
Des habitudes de travail intenses
De manière générale, les Argentins travaillent 48h par semaine et presque tous les jours. La grosse particularité du monde du travail en Argentine est également la quasi absence de contrat à durée déterminée. Les contrats sont en général sans limite dans le temps et c’est aussi combiné à une grosse flexibilité en termes de rupture. Quelques motifs sont en effet indiqués mais les causes comme la maternité (en revanche la grossesse et le congé maternité sont protégés par la loi), la maladie, la baisse de demande dans le secteur ou le manque de travail sont des motifs suffisant pour rompre le contrat. Cette situation explique en grande partie la précarité du marché du travail en Argentine, où 30% de la population se retrouve en dessous du seuil de pauvreté et cumule les petits emplois.
Concernant les autres habitudes qui habitent ce pays, il est important de noter que les jours de congés rémunérés sont très restreints : ils sont au nombre de 14 annuels.
Quelles perspectives ?
Tant que ce pays dépendra des puissances occidentales pour faire vivre son économie, la situation continuera à empirer. En exportant à bas prix des matières premières et en important les produits transformés, l’Argentine s’endette chaque année un peu plus, aggravant sa situation sociale. L’avenir de l’Argentine peut peut-être résider dans le tourisme qui devient de plus en plus important ces dernières années. La production viticole tend à croitre également de plus en plus ce qui propose à ce pays plusieurs perspectives pour se développer.