Les PME en Indonésie
Source : « Chapitre 2. Promouvoir le développement des PME », Etudes économiques de l’OCDE, 16/2012 (n° 16), p. 87-123 (dispo en ligne ICI)
Cet article propose une synthèse du numéro des Etudes économiques de l’OCDE consacré à l’Indonésie, paru en 2012 ; et plus spécifiquement du chapitre développant le rôle des PME dans le pays. L’approche de cet article est intéressante car elle permet de mieux comprendre le fonctionnement de l’économie indonésienne au travers de la principale source majeure d’emplois et de croissance du pays : les petites et moyennes entreprises (PME)[1].
Avant tout, rappelons quelques éléments de contexte. L’Indonésie est le plus grand archipel du monde qui héberge près de 265M d’hab. (4ème pays le plus peuplé) et la première communauté musulmane mondiale. Les modèles économique et politique du pays sont en pleine transition : l’exportation de pétrole semble désormais dépassée, mais l’or noir a permis au pays de se développer économiquement, socialement et politiquement, puisqu’une transition démocratique semble en cours (après des années d’une dictature monopolisant les richesses et une République souvent trop présidentielle). Toutefois, la corruption y demeure endémique et empêche les entreprises de croitre sereinement.
Le tissu des petites et moyennes entreprises en Indonésie atteint des niveaux de densité incomparables : sur 100 entreprises, 99 sont des PME. Cette concentration fait de la petite entreprise la cellule clé de la vie économique indonésienne. Elles ont ainsi joué un grand rôle pendant la crise de 2008, en soutenant le revenu des ménages et faisant baisser le taux de pauvreté. Ce sont également elles qui contribuent le plus à la croissance du PIB du pays et non les grandes entreprises, caractéristique des Etats en développement à l’économie non mature. De même, les salariés indonésiens y semblent être assez peu productifs et la productivité moyenne dans les PME est inférieure de 80% à celle des grandes entreprises.
L’Indonésie est en développement et manque de travailleurs qualifiés, de matériel récent, de processus informatique ou encore des savoir-faire pour rationnaliser la production. A court terme, cela pourrait poser problème aux producteurs nationaux, qui devraient voir la concurrence se renforcer avec la signature de plusieurs accords de libre-échange avec les pays de la zone. Enfin, l’économie Indonésienne est actuellement dynamique grâce à des coûts de productions extrêmement bas (tant pour la main d’œuvre que pour les matières premières).
Mais cette situation devrait évoluer avec l’extension des cotisations pour financer la protection sociale, ainsi que pour financer la transition vers une économie verte, volonté gouvernementale louable tant le pays est en proie à des problèmes de pollution…
[1] En tout cas dans sa première partie, descriptive, même si les recommandations formulées ensuite permettent de mesurer l’écart qui sépare l’archipel des pays les plus développés.