Avec nos vies hyper cadrées, nous devons jongler entre nos priorités personnelles et professionnelles. Temps partiel et télétravail sont des solutions apportées par les entreprises pour répondre aux maux des employés. Mais pour faire un choix de vie plus relax, on peut déjà commencer par s'accorder du temps pour réfléchir, s'organiser et gagner en productivité en redéfinissant ses priorités. C'est-à-dire à en faire moins, surtout moins à la fois, mais mieux.
La technologie est un des thèmes phares associé à la Slow Life. Nous sommes en overdose de simultané, avec la multiplication des applications mobiles, réseaux sociaux et systèmes de messageries. On diagnostique même des pathologies liées au virtuel comme le FOMO ( fear of missing out = peur de rater quelque chose) d'où nos regards intempestifs sur notre portable. La journaliste Nathalie Dolivo, spécialiste de faits de société, parle " d'une gueule de bois ", vingt ans après l'arrivée d'internet, (qui nous a beaucoup apporté, et peut-être trop d'ailleurs) à l'heure où les adolescents passent en moyenne 5 heures par jour sur leur téléphone portable... On peut pourtant dire stop au virtuel en s'attribuant des pauses déconnexions le soir, les weekends et en vacances.
Côté bien-être, on souhaite tous être en bonne santé, en forme et consommer tout en faisant attention à la planète. Mais soyons honnêtes, tout le monde ne dispose pas de 4 heures par semaine pour optimiser son panier de courses, pas plus que tout le monde n'a la chance d'avoir un accès à une salle de sport entre midi et deux. Passer à la Slow Life, ce n'est pas changer tous nos modes de consommation d'un coup, mais plutôt une prise de conscience progressive de notre rythme de vie pour ensuite changer certaines choses. Ne pas aller à son cours de gym pour se préparer un bon repas en famille après une journée difficile, par exemple, c'est déjà un bon début ! 😉
Côté épanouissement de soi, on passe la plus grande partie de notre temps d'actif au travail, on a donc d'autant plus intérêt à s'y épanouir. Souvent, le problème vient d'un manque de sens, de possibilité d'innover ou encore la contrainte au travail mal fait. Nombreux quittent donc leur job pour explorer des terres inconnues, car leur entreprise ne leur offre pas assez de possibilités.
La Slow Life Interview de Pierre qui a quitté le Luxembourg pour travailler à Metz
De nombreux actifs ont des trajets importants jusqu'à leur lieu de travail et connaissent le même rythme effréné. A ce titre, nous avons décidé d'interviewer notre ami, que nous nommerons Pierre. Il a quitté son job au Luxembourg pour venir travailler sur Metz. Parcours d'un ex-frontalier lorrain qui a préféré retourner en France pour retrouver un équilibre vie privée / vie professionnelle.
Explique-nous, tu as décidé de quitter ton job au Luxembourg pour revenir en France ? Courant janvier 2016, j'ai eu un bouleversement dans ma vie privée (naissance) qui a fait que je devais faire un choix important : soit continuer à mettre en avant ma vie professionnelle, soit rééquilibrer le travail et la vie privée. J'ai donc fait le choix de quitter mon poste de conseiller aux entreprises au Luxembourg, pour finalement retourner travailler en France dans le même secteur d'activité. Rien qu'en ne prenant en compte que le temps de trajet, cela correspondait à un gain de confort de vie et de temps de 2h00 par jour. Quelles sont les raisons qui t'ont fait changer de cap ? Il s'agit finalement d'un mixte de nombreuses raisons : le temps de trajet (3 heures par jour au lieu d'une demi-heure aujourd'hui) ; le stress lié à la rentabilité, mais aussi aux transports. Le tout avait un impact sur ma vie privée, car le temps de présence avec ma famille était très limité. Le stress lié au travail, mais aussi au transport pouvait passer la frontière et se retrouver à mon domicile. Mon temps au Luxembourg reste une très belle expérience, car avec cette multiculturalité qui caractérise le Luxembourg, on peut développer rapidement des compétences techniques, mais aussi linguistiques. Dirais-tu que tu goûtes aujourd'hui à la Slow Life, et qu'est-ce qui a vraiment changé pour toi ? A l'heure actuelle, je n'ai aucun regret d'avoir quitté mon poste. Je peux beaucoup plus facilement prévoir mon emploi du temps, être présent auprès de ma famille et également retrouver du temps pour des hobbies personnels. Je constate aussi l'effet de la diminution du stress que ce soit sur mon comportement ou mon état de santé. C'est maintenant que je constate l'effet positif de l'équilibre entre la vie privée et professionnelle.Et vous ? Savez-vous ralentir ? Faites le test (3 minutes)
Génération de zappeur ou génération de reconversion ?
Selon le New Gen Talent Center de l'Edhec, 43 % des jeunes diplômés quittent un job au bout de 20 mois. Pour l'Observatoire des trajectoires professionnelles, on change en moyenne 4,5 fois de métier dans une carrière, mais ce sont les femmes, les jeunes, les moins diplômés et à l'inverse ceux de niveau Bac +3 à Bac +8 qui sont les plus concernés par des changements d'emploi.
Pour le cabinet de réorientation et de coaching Switch Collective, 60 % d'une génération de jeunes diplômés est formée aujourd'hui à des métiers qui n'existeront plus demain et 50 % des métiers d'aujourd'hui n'existeront plus dans 10 à 15 ans. Autant se préparer psychologiquement à changer et souvent.
Cette évolution chez la génération Y devient de plus en plus perceptible. Le site d'offres d'emploi Fuyons la Défense a d'ailleurs compris ce besoin d'épanouissement en proposant sur sa plateforme uniquement des jobs dans l'économie sociale et solidaire, en France comme à l'étranger. Ce site est fréquenté en majorité par des visiteurs d'entre 22 et 30 ans et 80 % d'entre eux viennent de la région parisienne. Plus fulgurant en revanche, 92 % ont minimum un BAC +5 ! Les plus diplômés réfléchissent donc beaucoup à leur carrière. En même temps, on les comprend. On ne fait pas des années d'études pour un job qui au final ne nous convient pas...
Bullshit jobs, métiers concrets, on parle de ces diplômés mal à l'aise face au sens de leur job
Dans son livre La révolte des premiers de la classe, Jean-Laurent Cassidy nous explique l'exode de ces cadres vers des métiers plus concrets, ou manuels. Comme si le modèle d'une génération où 90 % a le bac s'essoufflait. En quête de sens et de finalité, beaucoup sont à la recherche de proximité, de local, de matériel et de relation humaine, valeurs qui priment et nous reconnectent à l'environnement et au réel.
" Cette génération passe peut-être plus à l'acte en temps de crise, car elle se dit qu'elle a moins à perdre que les générations antérieures. " J-L.C.Grâce aux études sur les reprises ou créations d'entreprises artisanales, on sait qu'un quart sont menées par des diplômés du supérieur. Selon J-C.L. on pourrait estimer ce nombre d'un à cinq diplômés par promotion d'école. On distingue parmi eux les faiseurs qui vont se former pour changer de métier, et les gestionnaires-entrepreneurs, qui vont appliquer leurs compétences à un autre domaine. Car ne soyons pas dupes, passer du bureau à un métier manuel aux horaires variables n'est pas simple, mais la maîtrise de son destin professionnel contrebalance fortement certains aspects.