Le cinéma, ultime reconnaissance pour les entrepreneurs à succès
Le cinéma est devenu l’ultime reconnaissance pour les entreprises à succès. En effet, l’entreprise est une thématique de plus en plus présente dans la projection grand écran contemporaine. Depuis Les Temps Modernes, pionnier en la matière, se sont succédés de nombreux films traitant d’économie, avec diverses perspectives.
Certains réalisateurs ont mis en scène le patron super-héros (c’est le cas de Largo Winch par exemple), d’autres ont critiqué le système capitaliste au travers de drames (La Loi du Marché ou Les Temps Modernes) quand d’autres ont essayé de comprendre et d’expliquer les grands mécanismes économiques et leurs disfonctionnements (The Big Short, Ressources Humaines, etc) D’autres, ont exploré le champ du documentaire pour faire un message sans le filtre de la fiction, comme par exemple François Ruffin avec son Merci Patron ! La parodie du monde des affaires a également été explorée, avec pour éloquent exemple le personnage de Richard Anconina dans la série de film La vérité si je mens.
Ces derniers temps, c’est un tout autre genre de film qui fait recette : ce sont des biopics qui retracent l’histoire de « corporate heroes », ces fondateurs au destin souvent atypique qui ont dressé des empires. Petit tour d’horizon de ces projections qui mettent l’entreprenariat à l’honneur.
- The Social network: raconte la création de Facebook dans un genre mélangeant la biographie et la fiction.
- Steve Jobs & Jobs: deux films consacrés au créateur emblématique de la marque à la pomme, qui s’attachent à montrer le parcours du créateur et à explorer son intimité. (Même si la encore, les critiques vont bon train sur la pertinence de l’histoire racontée)
- The Founder: retrace la fondation de McDonalds et éclaire de façon brillante la stratégie de développement du fast-food, expliquant ainsi sa conquête planétaire.
Dans un style légèrement différent, les maisons de mode aussi ont leur film célébrant leur fondateur comme le montrent les récentes fictions « Coco » et « Yves Saint Laurent ».
Cette tendance est intéressante à observer en ce qu’elle est révélatrice d’une époque pour laquelle la réussite par la création et l’entreprenariat est devenue souhaitable et même louable. Ces films dressent un portrait différent du capitalisme de ce qui a pu être fait par le passé, comme le montre fort bien cet article. De même, l’angle retenu, presque systématiquement présenté comme une « biographie » du fondateur, contribue à la starification des entrepreneurs à succès si bien que se pose au sein même des entreprises concernées la question de leur légitimité. Pour finir, ces films contribuent généralement à la diffusion d’une bonne image de marque aux yeux du grand public (brand awareness).