La diversité en start-up, peu mieux faire
L’écosystème français est souvent cité en exemple pour son dynamisme et ses innovations. Il est même largement soutenu par les pouvoir publics – et encore davantage avec l’élection d’Emmanuel Macron et son désormais célèbre programme de « start-up nation » – qui y voient un vivier d’emploi et un tremplin pour la croissance. Ainsi, le programme « French Tech » a été lancé fin 2013 à l’initiative de l’Etat afin de valoriser les initiatives existantes et d’encourager les jeunes créateurs à se lancer. Ce programme d’inspiration très libérale (comme en témoigne le slogan « L’initiative French Tech ce n’est pas l’Etat qui encadre, c’est l’Etat qui soutient. ») peut faire figure de révolution dans un hexagone souvent raillé pour son conservatisme économique et sa tendance à l’ultra-régulation.
Toutefois, après avoir lancé French Tech Visa pour attirer les talents étrangers, le programme a annoncé en mars dernier le lancement de French Tech Diversité, afin de soutenir les projets portés par des entrepreneurs résidant dans un quartier de la politique de la ville, par des étudiants boursiers ou plus largement par des bénéficiaires des minima sociaux.
Alors pourquoi, en pleine « start-up euphorie », avoir créé un tel dispositif ?
Dès les premières lignes du manifeste, le constat est sans équivoque : « Aujourd’hui, l’écosystème des startups présente une forte uniformité sociale. Il existe peu de diversité sociale chez les entrepreneurs ou les employés de startups. » Et d’expliquer que cette sociologie recoupe en grande partie celle des Grandes Ecoles : 83% des fondateurs de startups françaises présentes au CES en 2016 sortent de Grandes Ecoles. Un constat en opposition avec d’autres études, comme celle citée dans le manifeste mettant en avant que les PME implantées dans les quartiers de la Politique de la Ville ont un CA moyen plus élevés et une croissance plus forte que sur le reste du territoire.
L’organisme identifie également plusieurs freins à la création d’entreprise par des entrepreneurs « issus de la diversité », parmi lesquels le manque de financement, l’autocensure ou encore l’absence d’accompagnement des structures spécialisées. Le projet de French Tech Diversité vise à mettre en place un climat et des institutions propices pour remédier à ces blocages et favoriser l’hétérogénéité des projets.
Selon l’organisme comme selon cet auteur, la French Tech a tout à gagner en misant sur la diversité. Des propos repris par Xavier Niel notamment, pour promouvoir le lancement de Station F.