Faire le ramadan en Entreprise
Pendant un mois, tous les ans (du 26 mai au 24 juin en 2017), des milliers de salariés français de confession musulmane pratiquent le ramadan. Comment jeûner lorsque l’on travaille tous les jours ? Quelles sont les contraintes de ce rituel et quelles sont perceptions de ses collègues ? Comment concilier vie professionnelle et convictions religieuses ? Penchons-nous sur un sujet souvent commenté, mais rarement sous le prisme de la vie professionnelle.
Le Ramadan : Quelques chiffres pour comprendre
- En France, les musulmans représentent 4 710 000 personnes, soit 5% de la population
- 71% des musulmans respecteraient le ramadan
- Le mois du ramadan se traduirait par 350 millions de dépenses supplémentaires pour les foyers musulmans
Le Ramadan en entreprise, que prévoit la loi ?
Tout d’abord, selon Maitre Boulan « un salarié ne peut pas invoquer sa religion pour ne pas effectuer les termes de son contrat ou l’adapter comme il l’entend ». En revanche, il peut évidemment demander un congé à son employeur s’il éprouve le besoin de ne pas ou de moins travailler sur la période. Là encore, la religion ne peut pas être un motif de refus pour l’employeur. De même, un employeur ne peut pas forcer son salarié à prendre des congés sur cette période ou à l’empêcher de jeûner, sous peine de s’exposer à des poursuites pour discriminations. Pour la plupart des avocats consultés, la négociation reste la meilleure posture à adopter : négociation d’un aménagement de temps de travail en échange d’une pause déjeuner plus courte par exemple.
Le Ramadan, quel impact sur la productivité des salariés ?
Cet aspect est assez difficilement quantifiable et très peu d’études ont été menées sur le sujet. Les éléments qui pourraient intuitivement faire penser à une baisse de la productivité sont en fait largement concurrencés par d’autres qui au contraire peuvent faire penser à une hausse (ou du moins un maintien) de la productivité. Ainsi, si l’on peut parfois entendre que les salariés pratiquant le ramadan seraient moins productifs du fait de la fatigue que cela engendrerait (veillées la nuit, perturbations des rythmes naturels du repas…), il est tout aussi acceptable de considérer au contraire les vertus positives du jeûne. D’un point de vue scientifique, toutefois, celui-ci peine à se faire reconnaître, même si plusieurs voix en ventent les bienfaits.
Ainsi, pour Salah, 34 ans, salarié en marketing interrogé par Les Echos, le mois du Ramadan rime avec productivité et concentration, malgré certaines contraintes logistiques, comme la difficulté d’assurer un déjeuner d’affaires.