Souvenez-vous, le 11 mars 2020, c’était la dernière journée “normale” un peu partout dans le monde. Ce jour-là l’OMS déclarait l’état de pandémie mondiale. Personne n’avait parié sur la suite des événements. Beaucoup ne savaient pas ce que le mot pandémie signifiait et ce qu’il impliquait. C’est à partir de ce jour que des mesures ont été prises partout dans le monde : confinement, fermeture des commerces non essentiels et mise sur pause de toute l’économie canadienne.
Côté employeurs, c’est le choc pour la plupart. Il fallait prendre des mesures à contrecœur : mise à pied des travailleurs, fermeture de succursales, de sièges sociaux, de locaux commerciaux… Les plus chanceux ont été mis en télétravail. C’est le début d’un nouveau feuilleton dont on ne connaît pas encore la fin.
La plupart des entreprises n’avaient jamais autorisé le télétravail avant la pandémie. Il a fallu s’organiser dans l’urgence, tant sur le plan logistique que sur le plan de l’organisation du travail et des équipes. De notre côté, le travail investit nos maisons sans qu’on l’y invite.
Cette incursion a été accueillie de façon mitigée. Dans cet article, vous apprendrez que la réalité du télétravail est plus difficile qu’elle ne paraît.
Des signes de stress et d’épuisement professionnel
La firme Capterra a réalisé un sondage début 2021 sur le bien-être des Canadiens en télétravail. Plus de 1000 travailleurs de plusieurs secteurs ont été sondés sur plusieurs questions liées au télétravail. Cette enquête a été réalisée sur plus de 1000 professionnels et ce qui en ressort est parfois étonnant.
Après un an de télétravail dans plusieurs secteurs, 73% des télétravailleurs déclarent avoir des symptômes d’épuisement professionnel. Ce sentiment est encore plus présent chez les 18-25 ans avec 80% des répondants.
32% des employés canadiens qui ont commencé à travailler à la maison durant la pandémie se sentent plus stressés qu’avant. Paradoxalement, 85% des répondants souhaitent diviser leur temps de travail entre télétravail et travail au bureau une fois la pandémie terminée.
Une culture d’entreprise fragilisée
On se souvient encore (parfois avec nostalgie) les dîners avec les collègues, les 5 à 7 décontractés, les parties de jeux vidéo dans la salle de repos et toutes les autres activités qui renforcent l’esprit d’équipe et le sentiment d’appartenance à une entreprise. Ce genre de moments nous rappelle les valeurs qui nous lient à notre employeur.
Dans un contexte de télétravail, tous ces moments ne sont plus que des souvenirs lointains et il nous arrive parfois de nous sentir isolés, esseulés ou même abandonnés à ce sort que nous n’avons souvent pas choisi.
À ce propos, 67% des travailleurs pensent que le travail au bureau renforce le lien avec la culture de l’entreprise, selon la même étude. Ce n’est un secret pour personne, mais le travail au bureau renforce l’esprit d’équipe et améliore l’efficacité d’une équipe.
Les jeunes plus stressés que leurs aînés
Peut-être que le temps nous le dira, mais pour une raison qu’on ignore, plus les employés sont jeunes, plus ils font face à de la détresse psychologique au travail. Manque d’expérience? Manque d’encadrement? Choc par rapport à la situation sanitaire? Impossible d’expliquer la raison de cet écart de pourcentage entre les 18 à 25 ans (80%) et les 46 à 54 ans (57%).
Par contre, ce qui ressort de l’enquête de Capterra, c’est que plus les employés sont jeunes, plus ils font part à leurs employeurs de leur détresse.
Il est clair que la pandémie a mis sur pause la majorité des activités sociales et de loisirs. Pour beaucoup, elle a flouté des horizons de carrière et des cheminements tout tracés. Le climat d’incertitude engendré par cette crise sanitaire se fait ressentir au travail.
Le télétravail nous a fait découvrir de nouveaux syndromes tels que la fatigue Zoom. En effet, le nombre de réunions virtuelles a explosé durant la dernière année. Cette dimension virtuelle rend souvent les échanges et la compréhension plus difficiles lors des réunions. C’est pourquoi il faut une véritable méthode de tenue des réunions virtuelles.
Quel avenir pour le télétravail après la pandémie?
Les études le confirment : les employés voudront avoir le choix entre travailler au bureau et travailler à la maison.
On se dirige donc vers un mode de travail hybride : quelques jours à la maison et quelques jours au bureau. L’idée est de piocher dans les avantages des deux modes pour en garder le meilleur. Ainsi, flexibilité, collaboration, culture d’entreprise et entraide seront maintenues en permanence, ce qui devrait améliorer la performance au travail.
Reste à savoir comment s’organiseront les ressources humaines une fois que la pandémie sera derrière nous. Nous avons déjà hâte de voir les tendances et les nouveaux réflexes engendrés par un mode de travail hybride. Serait-ce le nouvel argument d’attraction de talents? Réponse bientôt, on croise les doigts.
L’article Bien-être des Canadiens en télétravail : tout n’est pas si rose est apparu en premier sur Jobillico.com.