Le 10 octobre, c’est la journée mondiale de la santé mentale. L’occasion pour nous d’aborder un sujet qui a toute son importance, surtout dans ce contexte pandémique. La santé mentale au travail est un des sujets centraux des ressources humaines. Nous avons souvent eu l’occasion d’en parler suite aux changements induits par la pandémie.
Plusieurs nouvelles réalités comme le télétravail, l’isolement et la rupture de certains liens sociaux se sont imposées comme jamais depuis près de deux ans et font que la santé mentale fait partie des priorités des employés et des employeurs.
Dans cet article, nous nous intéresserons aux principaux maux de la santé mentale au travail et nous tenterons d’expliquer les principales mesures à prendre pour l’améliorer dans cette conjoncture particulière.
Quels sont les maux de santé mentale au travail?
La détérioration de la santé mentale au travail se manifeste par plusieurs signes et on dénombre plusieurs causes.
Certaines maladies ou troubles sont reconnus médicalement comme maladies liées au travail, d’autres le sont moins ou pas du tout. C’est pour cette raison qu’il faut en parler et sensibiliser le plus grand nombre sur ces pathologies parfois inconnues ou incomprises.
Pourtant, les problèmes de santé mentale ne doivent pas être pris à la légère, car selon la Commission de la santé mentale au Canada, près du quart de la population canadienne vit des problèmes de santé mentale au travail.
Voici quelques troubles de santé mentale fréquents en milieu de travail :
- Dépression
- Troubles de l’anxiété
- Burnout ou épuisement professionnel
- Bore-out
Dépression
La dépression est une maladie psychique qui touche plus de 5 % des Canadiens. Les personnes souffrant de dépression ont du mal à contrôler leurs émotions négatives. Elles sont plus intenses et durent plus longtemps.
Il arrive souvent que la dépression soit liée à une perte d’emploi ou à un choc émotionnel. La personne atteinte a de ce fait de la difficulté à remplir ses obligations professionnelles, familiales et sociales.
Les symptômes sont souvent les mêmes : fatigue intense, trouble du sommeil, diminution de l’appétit ou son augmentation, ainsi que la diminution ou la perte de libido (intérêt sexuel).
À savoir que le nombre de personnes souffrant de dépression a explosé au début de la pandémie puisque des millions de personnes se sont retrouvées au chômage, d’autres ont perdu des proches.
Certaines personnes ont mal vécu le passage au télétravail forcé et ont donc ressenti les symptômes de la dépression.
Troubles de l’anxiété
L’anxiété, c’est la peur que l’on ressent face à des imprévus ou des situations qui sont nouvelles. C’est possible de la ressentir quand on a des problèmes personnels ou professionnels.
Elle devient problématique quand elle dure après que l’événement stressant disparaisse. Quand on ressent sans interruption de l’anxiété, ça devient un trouble capable de nous empêcher dans la vie quotidienne.
Les symptômes sont souvent les mêmes : fatigue, troubles du sommeil, nausées, diarrhée et autres désagréments.
Souvent, les troubles de l’anxiété peuvent être causés par une ambiance toxique au travail, des gestionnaires qui ne ménagent pas leurs équipes et par du harcèlement verbal ou sexuel sur leur lieu de travail.
Burnout ou épuisement professionnel
Il y a un an, nous avions écrit sur ce phénomène d’épuisement professionnel et déjà, 2 Canadiens sur 5 n’avaient pas le moral au travail. Cette situation de stress continu fait que vous pensez constamment au travail au point de ne plus être productif.
Même si cette pathologie est de plus en plus répandue, elle n’est pas encore cataloguée comme trouble de la santé mentale.
Ainsi, l’épuisement professionnel est engendré par un manque de reconnaissance au travail et une pression souvent inutile des gestionnaires.
On conseille souvent aux personnes souffrant de burnout de prendre leurs distances par rapport au travail et à changer d’environnement professionnel si rien n’est fait pour arranger les choses. Vous ne devez pas subir ça seul. Il faut savoir demander de l’aide en cas de besoin.
Bore-out
L’ennui au travail ou le bore-out, c’est l’inverse du burn-out. On a un emploi, mais on s’ennuie par manque de tâches ou de motivation. En gros, si on souffre de bore-out, c’est que nous ne sommes pas à notre place au travail.
Les causes peuvent être multiples : manque de reconnaissance au travail, un esprit d’équipe en berne et des tâches en dessous de votre bagage intellectuel et académique. Tout comme l’épuisement professionnel, le bore-out n’est pas considéré comme maladie liée au travail, même s’il touche de nombreuses personnes. Une raison supplémentaire de s’en prémunir avant d’en subir les conséquences.
Quelles solutions pour limiter les problèmes de santé mentale au travail?
Plusieurs solutions peuvent être envisagées pour limiter les problèmes de santé mentale au travail :
- Management bienveillant
- Conciliation travail-famille
- Respect de la diversité en engagement d’inclusion
- Culture d’entreprise favorisant le dialogue
- Le mode de travail hybride
Management bienveillant
Une gestion bienveillante des ressources humaines peut freiner l’apparition de symptômes et de troubles mentaux liés au travail. Imaginez des emplois et des entreprises dans lesquels tout le monde est respecté.
La communication joue un rôle central si vous voulez prendre soin de vos équipes. Il faut qu’elle soit transparente et sincère. Il faut mettre en place des équipes de travail dans lesquelles la confiance et le dialogue règnent.
Conciliation travail-famille
Une politique égalitaire de conciliation travail-famille doit être mise en place dans tous les milieux de travail. Tout travailleur doit jouir du droit de consacrer du temps pour lui et pour sa famille ou ses proches. Travailler ne doit pas nous éloigner de nos loisirs ou du temps de qualité que nous devons passer avec nos proches.
La flexibilité a fait ses preuves. Les différents milieux de travail qui ont opté pour un horaire flexible ont connu une efficacité sans précédent.
Respect de la diversité et engagement d’inclusion
Une des causes des troubles de santé mentale liés au travail est le sentiment d’exclusion. Que ce soit à cause de sa religion, son origine ethnique, son orientation sexuelle ou son handicap, personne ne doit se sentir à l’écart sur son lieu de travail. Pourtant, nombreuses sont les personnes qui souffrent de ce fléau d’exclusion et de sous représentation.
C’est pourquoi il faut continuer à sensibiliser sur les questions de diversité et d’inclusion en entreprise. Il faut de tout et de tous pour faire un monde.
Culture d’entreprise favorisant le dialogue
On vous en a souvent parlé. La culture d’entreprise est d’autant plus importante qu’elle permet d’installer des réflexes de gestion d’éventuels conflits ou de situations délicates au travail par le dialogue.
Une pression inutile? On en parle. Des délais trop serrés? On discute de solutions sans avoir peur d’être jugé. Un sentiment qu’on manque de travail ou qu’on en a trop? On rencontre notre gestionnaire pour trouver des solutions. Toutes les entreprises devraient fonctionner ainsi.
La culture d’entreprise ne doit plus être qu’une façade pour faire beau sur les médias sociaux. Elle doit se manifester et s’étendre à l’intérieur et à l’extérieur de l’entreprise, dans les interactions et les rythmes de travail au quotidien. Que ce soit en présentiel ou en télétravail.
Le mode de travail hybride
Certes la pandémie est passée par là, mais une étude récente fait état de 61 % des employés canadiens qui préfèrent un mode de travail hybride.
Ainsi, les travailleurs bénéficient des avantages des deux modes de travail (télétravail et travail au bureau). Plus grande liberté, plus de flexibilité d’horaire et maintien des réunions d’équipe et rencontres importantes pour l’avancement de projets. La combinaison semble convenir à une majorité de travailleurs.
Pour toutes ces raisons, les employeurs devraient penser à installer des mécanismes de travail permettant d’étendre ce mode de travail même après la pandémie. Imaginons une prime pour l’achat de fournitures de bureau, d’espaces de travail ergonomiques et de matériel nécessaire pour effectuer son travail dans de bonnes conditions.
Il existe certainement des solutions que nous n’avons pas mentionnées et qui permettraient d’améliorer la santé mentale au travail. Dans tous les cas et peu importe la solution, la bienveillance doit rester de mise. La règle est de faire les choses dans l’intérêt des employés.
Pour finir…
Les enjeux liés à la santé mentale au travail n’ont jamais été aussi importants et prioritaires dans ce contexte sanitaire particulier. Chacun de nous peut apporter un plus à son échelle.
Ouvrir le dialogue, être à l’écoute d’une personne en difficulté, et apporter l’aide nécessaire peut sauver des vies. Nous pouvons tous agir, car personne ne peut prétendre être à l’abri.
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